🐱 Des Voix Comme Ca Hugo En A Eu Beaucoup

DĂ©fenseurdes sans-voix, le rockeur grande gueule est enfin reconnu comme une figure de la chanson Ă  texte. Et si le baroudeur s'est assagi, il n'a rien perdu de son mordant. Bernard Lavilliers LĂ©change. « Au commencement Ă©tait internet, un rĂ©seau de rĂ©seaux qui Ă©tait bĂȘte, pour que chacun d'entre nous puisse dĂ©cider ce qu'il veut en faire » (Philippe Aigrain) « La neutralitĂ© du Net est un principe fondateur d'Internet qui garantit que les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs Ily aura donc des flammĂšches entre les deux. C'est exactement ce que dĂ©voilent les images de la bande-annonce pour la troisiĂšme saison. Une vidĂ©o qui fait d'ailleurs beaucoup jaser! Et selon Maiscomme je ne vois pas pourquoi une voix masculine serait par essence plus autoritaire qu’une voix fĂ©minine, je ne comprends pas bien cette raison. Bref, on se perd un peu dans ces hypothĂšses et je ne suis pas sĂ»r qu’il soit trĂšs intĂ©ressant de trancher. Et d’ailleurs, on remarque que pour beaucoup d’interfaces vocales, on peut choisir entre voix d’homme et voix PierreMarc de Biasi – Pierre Michon, vous avez fait des Ă©tudes de lettres dans les annĂ©es 1970, au moment oĂč commençait Ă  Ă©merger la notion d’intertextualitĂ© : ça doit vous Ă©voquer des CommeBeaucoup De Louis; Des Voix Comme Ca Hugo En A Eu Beaucoup; Beaucoup Comme Autrefois; À L'envers Pour Beaucoup, C'est Comme Du Chinois ! S'il Est Comme Le Second Encorebeaucoup d'artistes connus Ă  La voix hier soir, dont la fille de Sylvain Cossette (Beth) et le fils de MichaĂ«l Girard (Tom-Éliot). Le bassin de talents bruts commencerait-il Ă  s'Ă©puiser? Roxane 11 ans (© D.R.) Roxane : Alors, dĂ©jĂ , j’adore lire ! Je lis deux Ă  trois livres par mois, et parfois quatre s’ils ne sont pas trop longs. Et puis, je faisais dĂ©jĂ  de la lecture Ă  voix haute Ă  mes cousins. Je leur lisais des contes quand ils Ă©taient petits. En fait, j’ai eu envie de participer parce que j’aime lire, et Ily a 14 heures, JĂ©rĂ©my Jxrge a dit : Cest fou quavec le talent et la faciliter quil a Ă  produire de la musique, ses titres soient toujours aussi basiques.. Ça me dĂ©passe. Light Switch et LesVoix intĂ©rieures, telles que M. Hugo les explique et les dĂ©finit dans la prĂ©face de son volume, n’appartiennent, Ă  proprement parler, ni au monde, ni Ă  l’homme, ni au spectacle extĂ©rieur, ni au spectacle intĂ©rieur, mais ne sont qu’un chuchotement, un murmure, un dialogue insaisissable entre l’homme et les choses, entre la RĂ©pondreDes Voix Comme Ça, Hugo En A Eu Beaucoup La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 11 lettres et commence par la lettre I Les solutions pour DES VOIX COMME ÇA, HUGO EN A EU Àlire aussi Transports scolaires: «Économiquement on ne peut pas continuer comme ça». Pour ce faire, le PrĂ©sident entend user de leviers qui sont les siens – revalorisation et indexation LOdyssĂ©e de la voix est ce voyage expĂ©rimental, inspirĂ© par le film de Stanley Kubrick, oĂč il s’amuse Ă  explorer la voix, des premiers balbutiements aux vocalises initiatiques, des voix de velours du jazz jusqu’aux voix plus saturĂ©es du Death Metal, en passant par le caractĂšre Ă©lectrique de la pop et du rock, vindicatif et robuste du rap, mĂ©lodique et familier de la variĂ©tĂ© Ils'agissait de lancer un concours de lecture Ă  voix haute auprĂšs des lycĂ©ens et des collĂ©giens de France. On a pu assister Ă  la finale de ce concours le mercredi 26 aoĂ»t 2020. Cettelecture (1 h environ) sera suivie par une prĂ©sentation de l'oeuvre de Bernard Manciet, et en particulier de la place de Roncesvals dans celle -ci, par Serge JavaloyĂšs (Ă©crivain d'expression occitane et française, prĂ©sident de l'association des Amis de Bernard Manciet), pour ouvrir Ă  un Ă©change avec le public prĂ©sent. A l'issue de ce moment nous invitons toustes les r4eh7. Une Note sur la destruction des monuments en France, signĂ©e du mĂȘme nom que les lignes qu’on va lire, a Ă©tĂ© derniĂšrement publiĂ©e, par hasard et avec d’innombrables fautes d’impression, dans un des recueils du Jour de l’An. D’autres recueils et des journaux fort rĂ©pandus ont rĂ©pĂ©tĂ© cette Note, malheureusement avec toutes les fautes d’impression qui en dĂ©figuraient le sens. Dans cet aperçu, Ă©crit en 1825, et d’ailleurs trĂšs incomplet, des nombreuses dĂ©vastations d’édifices nationaux qui se font Ă  la fois, et sans qu’on y songe, sur toute la surface de la France, l’auteur se promettait de revenir souvent sur ce sujet, Ă  propos et hors de propos. Il vient aujourd’hui remplir cette promesse. Il faut le dire et le dire haut, cette dĂ©molition de la vieille France, que nous avons dĂ©noncĂ©e plusieurs fois sous la Restauration, se continue avec plus d’acharnement et de barbarie que jamais. Depuis la rĂ©volution de Juillet, avec la dĂ©mocratie, quelque ignorance a dĂ©bordĂ© et quelque brutalitĂ© aussi. Dans beaucoup d’endroits, le pouvoir local, l’influence municipale, la curatelle communale a passĂ© des gentilshommes qui ne savaient pas Ă©crire aux paysans qui ne savent pas lire. On est tombĂ© d’un cran. En attendant que ces braves gens sachent Ă©peler, ils gouvernent. La bĂ©vue administrative, produit naturel et normal de cette machine de Marly qu’on appelle la centralisation, la bĂ©vue administrative s’engendre toujours comme par le passĂ© du maire au sous-prĂ©fet, du sous-prĂ©fet au prĂ©fet, du prĂ©fet au ministre ; seulement elle est plus grosse. Notre intention est de n’envisager ici qu’une seule des innombrables formes sous lesquelles elle se produit aux yeux du pays Ă©merveillĂ©. Nous ne voulons traiter de la bĂ©vue administrative qu’en matiĂšre de monuments, et encore ne ferons-nous qu’effleurer cet immense sujet que vingt-cinq volumes in-folio n’épuiseraient pas. Chaque jour quelque vieux souvenir de la France s’en va avec la pierre sur laquelle il Ă©tait Ă©crit. » Nous posons donc en fait qu’il n’y a peut-ĂȘtre pas en France Ă  l’heure qu’il est une seule ville, pas un seul chef-lieu d’arrondissement, pas un seul chef-lieu de canton, oĂč il ne se mĂ©dite, oĂč il ne se commence, oĂč il ne s’achĂšve la destruction de quelque monument historique national, soit par le fait de l’autoritĂ© centrale, soit par le fait de l’autoritĂ© locale de l’aveu de l’autoritĂ© centrale, soit par le fait des particuliers sous les yeux et avec la tolĂ©rance de l’autoritĂ© locale. Nous avançons ceci avec la profonde conviction de ne pas nous tromper, et nous en appelons Ă  la conscience de quiconque a fait, sur un point quelconque de la France, la moindre excursion d’artiste et d’antiquaire. Chaque jour quelque vieux souvenir de la France s’en va avec la pierre sur laquelle il Ă©tait Ă©crit. Chaque jour nous brisons quelque lettre du vĂ©nĂ©rable livre de la tradition. Et bientĂŽt, quand la ruine de toutes ces ruines sera achevĂ©e, il ne nous restera plus qu’à nous Ă©crier avec ce Troyen, qui du moins emportait ses dieux Fuit ilion, et ingens Gloria ! Et Ă  l’appui de ce que nous venons de dire, qu’on permette Ă  celui qui Ă©crit ces lignes de citer, entre une foule de documents qu’il pourrait produire, l’extrait d’une lettre Ă  lui adressĂ©e. Il n’en connaĂźt pas personnellement le signataire, qui est, comme sa lettre l’annonce, homme de goĂ»t et de cƓur ; mais il le remercie de s’ĂȘtre adressĂ© Ă  lui. Il ne fera jamais faute Ă  quiconque lui signalera une injustice ou une absurditĂ© nuisible Ă  dĂ©noncer. Il regrette seulement que sa voix n’ait pas plus d’autoritĂ© et de retentissement. Qu’on lise donc cette lettre, et qu’on songe, en la lisant, que le fait qu’elle atteste n’est pas un fait isolĂ©, mais un des mille Ă©pisodes du grand fait gĂ©nĂ©ral, la dĂ©molition successive et incessante de tous les monuments de l’ancienne France. Charleville, 14 fĂ©vrier 1832, Monsieur, Au mois de septembre dernier, je fis un voyage Ă  Laon Aisne mon pays natal. Je l’avais quittĂ© depuis plusieurs annĂ©es aussi, Ă  peine arrivĂ© mon premier soin fut de parcourir la ville
 ArrivĂ© sur la place du Bourg, au moment oĂč mes yeux se levaient sur la vieille tour de Louis d’Outremer, quelle fut ma surprise de la voir de toutes parts bardĂ©e d’échelles, de leviers et de tous les instruments possibles de destruction. Je l’avouerai, cette vue me fit mal. Je cherchais Ă  deviner pourquoi ces Ă©chelles et ces pioches, quand vint Ă  passer M. Th., homme simple et instruit, plein de goĂ»t pour les lettres et fort ami de tout ce qui touche Ă  la science et aux arts. Je lui fis part Ă  l’instant de l’impression douloureuse que me causait la destruction de ce vieux monument. M. Th., qui la partageait, m’apprit que, restĂ© seul des membres de l’ancien conseil municipal, il avait Ă©tĂ© seul pour combattre l’acte dont nous Ă©tions en ce moment tĂ©moins ; que ses efforts n’avaient rien pu. Raisonnements, paroles, tout avait Ă©chouĂ©. Les nouveaux conseillers, rĂ©unis en majoritĂ© contre lui, l’avaient emportĂ©. Pour avoir pris un peu chaudement le parti de cette tour innocente, M. Th. avait Ă©tĂ© mĂȘme accusĂ© de carlisme. Ces messieurs s’étaient Ă©criĂ©s que cette tour ne rappelait que les souvenirs des temps fĂ©odaux, et la destruction avait Ă©tĂ© votĂ©e par acclamation. Bien plus, la ville a offert au soumissionnaire qui se charge de l’exĂ©cution une somme de plusieurs mille francs, les matĂ©riaux en sus. VoilĂ  le prix du meurtre, car c’est un vĂ©ritable meurtre ! M. Th. me fit remarquer sur le mur voisin l’affiche d’adjudication en papier jaune. En tĂȘte Ă©tait Ă©crit en Ă©normes caractĂšres DESTRUCTION DE LA TOUR DITE DE LOUIS D’OUTREMER. Le public est prĂ©venu
 », etc. La tour Louis d’Outremer, dĂ©truite en 1831 Cette tour occupait un espace de quelques toises. Pour agrandir le marchĂ© qui l’avoisine, si c’est lĂ  le but qu’on a cherchĂ©, on pouvait sacrifier une maison particuliĂšre dont le prix n’eĂ»t peut-ĂȘtre pas dĂ©passĂ© la somme offerte au soumissionnaire. Ils ont prĂ©fĂ©rĂ© anĂ©antir la tour. Je suis affligĂ© de le dire Ă  la honte des Laonnois leur ville possĂ©dait un monument rare, un monument des rois de la seconde race ; il n’y en existe plus aujourd’hui un seul. Celui de Louis IV Ă©tait le dernier. AprĂšs un pareil acte de vandalisme, on apprendra quelque jour sans surprise qu’ils dĂ©molissent leur belle cathĂ©drale du XIe siĂšcle, pour faire une halle aux grains. 1 » Les rĂ©flexions abondent et se pressent devant de tels faits. Et d’abord ne voilĂ -t-il pas une excellente comĂ©die ? Vous reprĂ©sentez-vous ces dix ou douze conseillers municipaux mettant en dĂ©libĂ©ration la grande destruction de la tour dite de Louis d’Outremer ? Les voilĂ  tous, rangĂ©s en cercle, et sans doute assis sur la table, jambes croisĂ©es et babouches aux pieds, Ă  la façon des Turcs. Écoutez-les il s’agit d’agrandir le carrĂ© aux choux et de faire disparaĂźtre un monument fĂ©odal. Les voilĂ  qui mettent en commun tout ce qu’ils savent de grands mots depuis quinze ans qu’ils se font anucher le Constitutionnel par le magister de leur village. Ils se cotisent. Les bonnes raisons pleuvent. L’un a arguĂ© de la fĂ©odalitĂ© et s’y tient, l’autre allĂšgue la dĂźme ; l’autre la corvĂ©e ; l’autre les serfs qui battaient l’eau des fossĂ©s pour faire taire les grenouilles ; un cinquiĂšme le droit de jambage et de cuissage ; un sixiĂšme les Ă©ternels prĂȘtres et les Ă©ternels nobles ; un autre les horreurs de la Saint-BarthĂ©lemy, un autre, qui est probablement avocat, les jĂ©suites, puis ceci, puis cela ; puis encore cela et ceci ; et tout est dit la tour de Louis d’Outremer est condamnĂ©e. L’écoutez-vous hasarder quelques mots timides en faveur du vĂ©nĂ©rable monument ? Et voyez-vous l’orage Ă©clater contre lui ? Le voilĂ  qui ploie sous les invectives. » Vous figurez-vous bien, au milieu du grotesque sanhĂ©drin, la situation de ce pauvre homme, reprĂ©sentant unique de la science, de l’art, du goĂ»t, de l’histoire ? Remarquez-vous l’attitude humble et opprimĂ©e de ce paria ? L’écoutez-vous hasarder quelques mots timides en faveur du vĂ©nĂ©rable monument ? Et voyez-vous l’orage Ă©clater contre lui ? Le voilĂ  qui ploie sous les invectives. VoilĂ  qu’on l’appelle de toutes parts carliste, et probablement carisse. Que rĂ©pondre Ă  cela ? C’est fini. La chose est faite. La dĂ©molition du monument des Ăąges de barbarie, est dĂ©finitivement votĂ©e avec enthousiasme, et vous entendez le hurra des baves conseillers municipaux de Laon, qui ont pris d’assaut la tour de Louis d’Outremer ! Croyez-vous que jamais Rabelais, que jamais Hogarth auraient pu trouver quelque part faces plus drolatiques, profils plus bouffons, silhouettes plus rĂ©jouissantes Ă  charbonner sur les murs d’un cabaret ou sur les pages d’une Batrachomyomachie ? Oui, riez. Mais, pendant que les prud’hommes jargonnaient, croassaient et dĂ©libĂ©raient, la vieille tour, si longtemps inĂ©branlable, se sentait trembler dans ses fondements. VoilĂ  tout Ă  coup que, par les fenĂȘtres, par les portes, par les barcabanes, par les meurtriĂšres, par les lucarnes, par les gouttiĂšres, de partout, les dĂ©molisseurs lui sortent comme les vers d’un cadavre. Elle sue des maçons. Ces pucerons la piquent. Cette vermine la dĂ©vore. La pauvre tour commence Ă  tomber pierre Ă  pierre ; ses sculptures se brisent sur le pavĂ© ; elle Ă©clabousse les maisons de ses dĂ©bris ; son flanc s’éventre ; son profil s’ébrĂšche, et le bourgeois inutile, qui passe Ă  cĂŽtĂ©, sans trop savoir ce qu’on lui fait, s’étonne de la voir chargĂ©e de cordes, de poulies et d’échelles plus qu’elle ne le fut jamais par un assaut d’Anglais ou de Bourguignons. Ainsi, pour jeter bas cette tour de Louis d’Outremer, presque contemporaine des tours romaines de l’ancienne Bibrax, pour faire ce que n’avaient fait ni bĂ©liers, ni balistes, ni scorpions, ni catapultes, ni haches, ni dolabres, ni engins, ni bombardes, ni serpentines, ni fauconneaux, ni couleuvrines, ni les boulets de fer des forges de Creil, ni les pierres Ă  bombardes des carriĂšres de PĂ©ronne, ni le canon, ni le tonnerre, ni la tempĂȘte, ni la bataille, ni le feu des hommes, ni le feu du ciel, il a suffi au XIXe siĂšcle, merveilleux progrĂšs !, d’une plume d’oie, promenĂ©e Ă  peu prĂšs au hasard sur une feuille de papier par quelques infiniment petits ! MĂ©chante plume d’un conseil municipal du vingtiĂšme ordre ! Plume qui formule boiteusement les fetfas imbĂ©ciles d’un divan de paysans ! Plume imperceptible du sĂ©nat de Lilliput ! Plume qui fait des fautes de français ! Plume qui ne sait pas l’orthographe ! Plume qui, Ă  coup sĂ»r, a tracĂ© plus de croix que de signatures au bas de l’inepte arrĂȘtĂ© ! Et la tour a Ă©tĂ© dĂ©molie ! et cela s’est fait ! et la ville a payĂ© pour cela ! on lui a volĂ© sa couronne, et elle a payĂ© le voleur ! Quel nom donner Ă  toutes ces choses ? Et, nous le rĂ©pĂ©tons, pour qu’on y songe bien, le fait de Laon n’est pas un fait isolĂ©. À l’heure oĂč nous Ă©crivons, il n’est pas un point en France oĂč il ne se passe quelque chose d’analogue. C’est plus ou c’est moins, c’est peu ou c’est beaucoup, c’est petit ou c’est grand, mais c’est toujours et partout du vandalisme. La liste des dĂ©molitions est inĂ©puisable ; elle a Ă©tĂ© commencĂ©e par nous et par d’autres Ă©crivains qui ont plus d’importance que nous. Il serait facile de la grossir il serait impossible de la clore. On vient de voir une prouesse de conseil municipal. Ailleurs, c’est un maire qui dĂ©place un peulven pour marquer la limite du champ communal ; c’est un Ă©vĂȘque qui ratisse et badigeonne sa cathĂ©drale ; c’est un prĂ©fet qui jette bas une abbaye du XIVe siĂšcle pour dĂ©masquer les fenĂȘtres de son salon ; c’est un artilleur qui rase un cloĂźtre de 1460 pour rallonger un polygone ; c’est un adjoint qui fait du sarcophage de ThĂ©odeberthe une auge aux pourceaux. Nous pourrions citer les noms. Nous en avons pitiĂ©. Nous les taisons. Cependant il ne mĂ©rite pas d’ĂȘtre Ă©pargnĂ©, ce curĂ© de FĂ©camp qui a fait dĂ©molir le jubĂ© de son Ă©glise, donnant pour raison que ce massif incommode, ciselĂ© et fouillĂ© par les mains miraculeuses du XVe siĂšcle, privait ses paroissiens du bonheur de le contempler, lui curĂ©, dans sa splendeur Ă  l’autel. Le maçon qui a exĂ©cutĂ© l’ordre du bĂ©at s’est fait des dĂ©bris du jubĂ© une admirable maisonnette qu’on peut voir Ă  FĂ©camp. Quelle honte ! qu’est devenu le temps oĂč le prĂȘtre Ă©tait le suprĂȘme architecte ? Maintenant le maçon enseigne le prĂȘtre ! Le vandalisme a ses journaux, ses coteries, ses Ă©coles, ses chaires, son public, ses raisons. Le vandalisme a pour lui les bourgeois. » N’y a-t-il pas aussi un dragon ou un housard qui veut faire de l’église de Brou, de cette merveille, son grenier Ă  foin, et qui en demande ingĂ©nument la permission au ministre ? N’était-on pas en train de gratter du haut en bas la belle cathĂ©drale d’Angers, quand le tonnerre est tombĂ© sur la flĂšche, noire et intacte encore, et l’a brĂ»lĂ©e, comme si le tonnerre avait eu, lui, de l’intelligence, et avait mieux aimĂ© abolir le vieux clocher que de le laisser Ă©gratigner par des conseillers municipaux ! Un ministre de la Restauration n’a-t-il pas rognĂ© Ă  Vincennes ses sept tours, et Ă  Toulouse ses beaux remparts ? N’y a-t-il pas eu Ă  Saint-Omer un prĂ©fet qui a dĂ©truit aux trois quarts les magnifiques ruines de Saint-Bertin, sous prĂ©texte de donner du travail aux ouvriers ? DĂ©rision ! Si vous ĂȘtes des administrateurs tellement mĂ©diocres, des cerveaux tellement stĂ©riles qu’en prĂ©sence des routes Ă  ferrer, des canaux Ă  creuser, des rues Ă  macadamiser, des ports Ă  curer, des landes Ă  dĂ©fricher, des Ă©coles Ă  bĂątir, vous ne sachiez que faire de vos ouvriers, du moins ne leur jetez pas comme une proie nos Ă©difices nationaux Ă  dĂ©molir, ne leur dites pas de se faire du pain avec ces pierres ; partagez-les plutĂŽt, ces ouvriers, en deux bandes, que toutes deux creusent un grand trou, et que chacune ensuite comble le sien avec la terre de l’autre. Et puis payez-leur ce travail. VoilĂ  une idĂ©e. J’aime mieux l’inutile que le nuisible. À Paris, le vandalisme fleurit et prospĂšre sous nos yeux. Le vandalisme est architecte. Le vandalisme se carre et se prĂ©lasse. Le vandalisme est fĂȘtĂ©, applaudi, encouragĂ©, admirĂ©, caressĂ©, protĂ©gĂ©, consultĂ©, subventionnĂ©, dĂ©frayĂ©, naturalisĂ©. Le vandalisme est entrepreneur de travaux pour le compte du gouvernement. Il s’est installĂ© sournoisement dans le budget, et il le grignote Ă  petit bruit, comme le rat son fromage. Et certes, il gagne bien son argent. Tous les jours il dĂ©molit quelque chose du peu qui nous reste de cet admirable vieux Paris. Que sais-je ? le vandalisme a badigeonnĂ© Notre-Dame, le vandalisme a retouchĂ© les tours du palais de justice, le vandalisme a rasĂ© Saint-Magloire, le vandalisme a dĂ©truit le cloĂźtre des Jacobins, le vandalisme a amputĂ© deux flĂšches sur trois Ă  Saint-Germain-des-PrĂ©s. Nous parlerons peut-ĂȘtre dans quelques instants des Ă©difices qu’il bĂątit. Le vandalisme a ses journaux, ses coteries, ses Ă©coles, ses chaires, son public, ses raisons. Le vandalisme a pour lui les bourgeois. Il est bien nourri, bien rentĂ©, bouffi d’orgueil, presque savant, trĂšs classique, bon logicien, fort thĂ©oricien, joyeux, puissant, affable au besoin, beau parleur, et content de lui. Il tranche du MĂ©cĂšne. Il protĂšge les jeunes talents. Il est professeur. Il donne de grand prix d’architecture. Il envoie des Ă©lĂšves Ă  Rome. Il est dĂ©putĂ©, et il refuse Ă  Ingres les fresques de la Chambre pour les adjuger Ă  on ne sait qui. Il porte habit brodĂ©, Ă©pĂ©e au cĂŽtĂ© et culotte française. Il est de l’Institut. Il va Ă  la cour. Il donne le bras au roi, et flĂąne avec lui dans les rues, lui soufflant ses plans Ă  l’oreille. Vous avez dĂ» le rencontrer. Quelquefois il se fait propriĂ©taire, et il change la tour magnifique de Saint-Jacques-de-la-Boucherie en fabrique de plomb de chasse, impitoyablement fermĂ©e Ă  l’antiquaire fureteur ; et il fait de la nef de Saint-Pierre-aux-BƓufs un magasin de futailles vides, de l’HĂŽtel de Sens une Ă©curie Ă  rouliers, de la maison de la Couronne d’Or une draperie, de la chapelle de Cluny une imprimerie. Quelquefois il se fait peintre en bĂątiments et il dĂ©molit Saint-Landry pour construire sur l’emplacement de cette simple et belle Ă©glise une grande et laide maison qui ne se loue pas. Quelquefois il se fait greffier, et il encombre de paperasses la Sainte-Chapelle, cette Ă©glise qui sera la plus admirable parure de Paris, quand il aura dĂ©truit Notre-Dame. Quelquefois il se fait spĂ©culateur, et dans la nef dĂ©shonorĂ©e de Saint-BenoĂźt, il emboĂźte violemment un théùtre, et quel théùtre ! Opprobre ! Le cloĂźtre saint, docte et grave des bĂ©nĂ©dictins, mĂ©tamorphosĂ© en je ne sais quel mauvais lieu littĂ©raire ! La tour de Saint-Jacques-de-la-Boucherie Sous la Restauration, il prenait ses aises et s’ébattait d’une maniĂšre aussi aimable, nous en convenons. Chacun se rappelle comment le vandalisme, qui alors aussi Ă©tait architecte du roi, a traitĂ© la cathĂ©drale de Reims. Un homme d’honneur, de science et de talent, M. Vitet, a dĂ©jĂ  signalĂ© le fait. Cette cathĂ©drale est, comme on sait, chargĂ©e du haut en bas de sculptures excellentes qui dĂ©bordent de toutes parts son profil. À l’époque du sacre de Charles X, le vandalisme, qui est bon courtisan, eut peur qu’une pierre ne se dĂ©tachĂąt par aventure de toutes ces sculptures en surplomb, et ne vĂźnt tomber incongrĂ»ment sur le roi au moment oĂč sa majestĂ© passerait ; et sans pitiĂ©, et Ă  grands coups de maillet, et trois grands mois durant, il Ă©barba la vieille Ă©glise ! – Celui qui Ă©crit ceci a chez lui un dĂ©bris curieux de cette exĂ©cution. Depuis juillet, il en a fait une autre qui peut servir de pendant Ă  celle-lĂ , c’est l’exĂ©cution du jardin des Tuileries. Nous reparlerons quelque jour et longuement de ce bouleversement barbare. Nous ne le citons ici que pour mĂ©moire. Mais qui n’a haussĂ© les Ă©paules en passant devant ces deux petits enclos usurpĂ©s sur une promenade publique ? On a fait mordre au roi le jardin des Tuileries, et voilĂ  les deux bouchĂ©es qu’il se rĂ©serve. Toute l’harmonie d’une Ɠuvre royale et tranquille est troublĂ©e, la symĂ©trie des parterres est Ă©borgnĂ©e, les bassins entaillent la terrasse, c’est Ă©gal, on a ses deux jardinets. Que dirait-on d’un fabricant de vaudevilles qui se taillerait un couplet ou deux dans les chƓurs d’Athalie ! Les Tuileries, c’était l’Athalie de Le NĂŽtre. Le vandalisme a son idĂ©e Ă  lui. Il veut faire tout Ă  travers Paris une grande, grande, grande rue. Une rue d’une lieue ! Que de magnifiques dĂ©vastations chemin faisant ! » On dit que le vandalisme a dĂ©jĂ  condamnĂ© notre vieille et irrĂ©parable Ă©glise de Sant-Germain-l’Auxerrois. Le vandalisme a son idĂ©e Ă  lui. Il veut faire tout Ă  travers Paris une grande, grande, grande rue. Une rue d’une lieue ! Que de magnifiques dĂ©vastations chemin faisant ! Saint-Germain-l’Auxerrois y passera, l’admirable tour de Saint-Jacques-de-la-Boucherie y passera peut-ĂȘtre aussi. Mais qu’importe ! Une rue d’une lieue ! Comprenez-vous comme cela sera beau ! Une ligne droite tirĂ©e du Louvre Ă  la barriĂšre du TrĂŽne ! D’un bout de la rue, de la barriĂšre, on contemplera la façade du Louvre. Il est vrai que tout le mĂ©rite de la colonnade de Perrault est dans ses proportions et que ce mĂ©rite s’évanouira dans la distance ; mais qu’est-ce que cela fait ? on aura une rue d’une lieue ! De l’autre bout, du Louvre, on verra la barriĂšre du TrĂŽne, les deux colonnes proverbiales que vous savez, maigres, fluettes et risibles comme les jambes de Potier. Ô merveilleuse perspective ! EspĂ©rons que ce burlesque projet ne s’accomplira pas. Si l’on essayait de le rĂ©aliser, espĂ©rons qu’il y aura une Ă©meute d’artistes. Nous y pousserons de notre mieux. Les dĂ©vastateurs ne manquent jamais de prĂ©textes. Sous la Restauration, on gĂątait, on mutilait, on dĂ©figurait, on profanait les Ă©difices catholiques du Moyen Âge, le plus dĂ©votement du monde. La congrĂ©gation avait dĂ©veloppĂ© sur les Ă©glises la mĂȘme excroissance que sur la religion. Le sacrĂ©-cƓur s’était fait marbre, bronze, badigeonnage et bois dorĂ©. Il se produisait le plus souvent dans les Ă©glises sous la forme d’une petite chapelle peinte, dorĂ©e, mystĂ©rieuse, Ă©lĂ©giaque, pleine d’anges bouffis, coquette, galante, ronde et Ă  faux jour, comme celle de Saint-Sulpice. Pas de cathĂ©drale, pas de paroisse en France Ă  laquelle il ne poussĂąt, soit au front, soit au cĂŽtĂ© une chapelle de ce genre. Cette chapelle constituait pour les Ă©glises une vĂ©ritable maladie. C’était la verrue de Saint-Acheul. Une Ă©glise, c’est le fanatisme ; un donjon, c’est la fĂ©odalitĂ©. On dĂ©nonce un monument, on massacre un tas de pierres, septembrise des ruines. À peine si nos pauvres Ă©glises parviennent Ă  se sauver en prenant cocarde. » Depuis la rĂ©volution de Juillet, les profanations continuent, plus funestes et plus mortelles encore, et avec d’autres semblants. Au prĂ©texte dĂ©vot a succĂ©dĂ© le prĂ©texte national, libĂ©ral, patriote, philosophe, voltairien. On ne restaure plus, on ne gĂąte plus, on n’enlaidit plus un monument, on le jette bas. Et l’on a de bonnes raisons pour cela. Une Ă©glise, c’est le fanatisme ; un donjon, c’est la fĂ©odalitĂ©. On dĂ©nonce un monument, on massacre un tas de pierres, septembrise des ruines. À peine si nos pauvres Ă©glises parviennent Ă  se sauver en prenant cocarde. Pas une Notre-Dame en France, si colossale, si vĂ©nĂ©rable, si magnifique, si impartiale, si historique, si calme et si majestueuse qu’elle soit, qui n’ait son petit drapeau tricolore sur l’oreille. Quelquefois on sauve une admirable Ă©glise en Ă©crivant dessus Mairie. Rien de moins populaire parmi nous que ces sublimes Ă©difices faits par le peuple et pour le peuple. Nous leur en voulons de tous ces crimes des temps passĂ©s dont ils ont Ă©tĂ© les tĂ©moins. Nous voudrions effacer le tout de notre histoire. Nous dĂ©vastons, nous pulvĂ©risons, nous dĂ©truisons, nous dĂ©molissons par esprit national. À force d’ĂȘtre bons français, nous devenons d’excellents welches. Dans le nombre, on rencontre certaines gens auxquels rĂ©pugne ce qu’il y a d’un peu banal dans le magnifique pathos de Juillet, et qui applaudissent aux dĂ©molisseurs par d’autres raisons, des raisons doctes et importantes, des raisons d’économiste et de banquier. À quoi servent ces monuments ? disent-ils. Cela coĂ»te des frais d’entretien, et voilĂ  tout. Jetez-les Ă  terre et vendez les matĂ©riaux. C’est toujours cela de gagnĂ©. Sous le pur rapport Ă©conomique, le raisonnement est mauvais. Nous l’avons dĂ©jĂ  Ă©tabli dans la note citĂ©e plus haut, ces monuments sont des capitaux. Un grand nombre d’entre eux, dont la renommĂ©e attire les Ă©trangers riches en France, rapportent au pays au-delĂ  de l’intĂ©rĂȘt de l’argent qu’ils ont coĂ»tĂ©. Les dĂ©truire, c’est priver le pays d’un revenu. Mais quittons ce point de vue aride, et raisonnons de plus haut. Depuis quand ose-t-on, en pleine civilisation, questionner l’art sur son utilitĂ© ? Malheur Ă  vous si vous ne savez pas Ă  quoi l’art sert ! On n’a rien de plus Ă  vous dire. Allez ! dĂ©molissez ! utilisez ! Faites des moellons avec Notre-Dame de Paris. Faites des gros sous avec la Colonne. D’autres acceptent et veulent l’art, mais Ă  les entendre, les monuments du Moyen Âge sont des constructions de mauvais goĂ»t, des Ɠuvres barbares, des monstres en architecture, qu’on ne saurait trop vite et trop soigneusement abolir. À ceux-lĂ  non plus il n’y a rien Ă  rĂ©pondre. C’en est fini d’eux. La Terre a tournĂ©, le monde a marchĂ© depuis eux ; ils ont les prĂ©jugĂ©s d’un autre siĂšcle ; ils ne sont plus de la gĂ©nĂ©ration qui voit le Soleil. Car, il faut bien que les oreilles de toute grandeur s’habituent Ă  l’entendre dire et redire, en mĂȘme temps qu’une glorieuse rĂ©volution politique s’est accomplie dans la sociĂ©tĂ©, une glorieuse rĂ©volution intellectuelle s’est accomplie dans l’art. VoilĂ  vingt-cinq ans que Charles Nodier et madame de StaĂ«l l’ont annoncĂ©e en France ; et s’il Ă©tait permis de citer un nom obscur aprĂšs ces noms cĂ©lĂšbres, nous ajouterions que voilĂ  quatorze ans que nous luttons pour elle. Maintenant elle est faite. Le ridicule duel des classiques et des romantiques s’est arrangĂ© de lui-mĂȘme, tout le monde Ă©tant Ă  la fin du mĂȘme avis. Il n’y a plus de question. Tout ce qui a de l’avenir est pour l’avenir. À peine y a-t-il encore, dans l’arriĂšre-parloir des collĂšges, dans la pĂ©nombre des acadĂ©mies, quelques bons vieux enfants qui font joujou dans leur coin avec les poĂ©tiques et les mĂ©thodes d’un autre Ăąge ; qui poĂštes, qui architectes ; celui-ci s’ébattant avec les trois unitĂ©s, celui-lĂ  avec les cinq ordres ; les uns gĂąchant du plĂątre selon Vignole, les autres gĂąchant des vers selon Boileau. Cela est respectable. N’en parlons plus. Or, dans ce renouvellement complet de l’art et de la critique, la cause de l’architecture du Moyen Âge, plaidĂ©e sĂ©rieusement pour la premiĂšre fois depuis trois siĂšcles, a Ă©tĂ© gagnĂ©e en mĂȘme temps que la bonne cause gĂ©nĂ©rale, gagnĂ©e par toutes les raisons de la science, gagnĂ©e par toutes les raisons de l’histoire, gagnĂ©e par toutes les raisons de l’art, gagnĂ©e par l’intelligence, par l’imagination et par le cƓur. Ne revenons donc pas sur la chose jugĂ©e et bien jugĂ©e ; et disons de haut au gouvernement, aux communes, aux particuliers, qu’ils sont responsables de tous les monuments nationaux que le hasard met dans leurs mains. Nous devons compte du passĂ© Ă  l’avenir. Posteri, posteri, vestra res agitur. Il y a deux choses dans un Ă©difice son usage et sa beautĂ©. Son usage appartient au propriĂ©taire, sa beautĂ© Ă  tout le monde, Ă  vous, Ă  moi, Ă  nous tous. Donc, le dĂ©truire c’est dĂ©passer son droit. » Quant aux Ă©difices qu’on nous bĂątit pour ceux qu’on nous dĂ©truit, nous ne prenons pas le change ; nous n’en voulons pas. Ils sont mauvais. L’auteur de cette note maintient tout ce qu’il a dit ailleurs 2 sur les monuments modernes du Paris actuel. Il n’a rien de plus doux Ă  dire des monuments en construction. Que nous importent les trois ou quatre petites Ă©glises cubiques que vous bĂątissez piteusement çà et lĂ  ? Laissez donc crouler votre ruine du quai d’Orsay avec ses lourds cintres et ses vilaines colonnes engagĂ©es ! Laissez crouler votre palais de la Chambre des dĂ©putĂ©s, qui ne demandait pas mieux ! N’est-ce pas une insulte au lieu-dit École des beaux-arts que cette construction hybride et fastidieuse dont l’épure a si longtemps sali le pignon de la maison voisine, Ă©talant effrontĂ©ment sa nuditĂ© et sa laideur Ă  cĂŽtĂ© de l’admirable façade du chĂąteau de Gaillon ? Sommes-nous tombĂ©s Ă  ce point de misĂšre qu’il nous faille absolument admirer les barriĂšres de Paris ? Y a-t-il rien au monde de plus bossu et de plus rachitique que votre monument expiatoire ah ! çà, dĂ©cidĂ©ment, qu’est-ce qu’il expie ? de la rue de Richelieu ? N’est-ce pas une belle chose, en vĂ©ritĂ©, que votre Madeleine, ce tome deux de la Bourse, avec son lourd tympan qui Ă©crase sa maigre colonnade ? Oh ! qui me dĂ©livrera des colonnades ! De grĂące, employez mieux nos millions. Ne les employez mĂȘme pas Ă  parfaire le Louvre. Vous voudriez achever d’enclore ce que vous appelez le parallĂ©logramme du Louvre. Mais nous vous prĂ©venons que ce parallĂ©logramme est un trapĂšze ; et pour un trapĂšze, c’est trop d’argent. D’ailleurs, le Louvre, hors ce qui est de la Renaissance, le Louvre, voyez-vous, n’est pas beau. Il ne faut pas admirer et continuer, comme si c’était de droit divin, tous les monuments du XVIIe siĂšcle, quoiqu’ils vaillent mieux que ceux du XVIIIe, et surtout que ceux du XIXe. Quel que soit leur bon air, quelle que soit leur grande mine, il en est des monuments de Louis XIV comme de ses enfants. Il y en a beaucoup de bĂątards. Le Louvre, dont les fenĂȘtres entaillent l’architrave, le Louvre est de ceux-lĂ . S’il est vrai, comme nous le croyons, que l’architecture, seule entre tous les arts, n’ait plus d’avenir, employez vos millions Ă  conserver, Ă  entretenir, Ă  Ă©terniser les monuments nationaux et Ă  racheter ceux qui sont aux particuliers. La rançon sera modique. Vous les aurez Ă  bon marchĂ©. Tel propriĂ©taire ignorant vendra le ParthĂ©non pour le prix de la pierre. Faites rĂ©parer ces beaux et graves Ă©difices. Faites-les rĂ©parer avec soin, avec intelligence, avec sobriĂ©tĂ©. Vous avez autour de vous des hommes de science et de goĂ»t qui vous Ă©claireront dans ce travail. Surtout, que l’architecte-restaurateur soit frugal de ses propres imaginations ; qu’il Ă©tudie curieusement le caractĂšre de chaque Ă©difice, selon chaque siĂšcle et chaque climat. Qu’il se pĂ©nĂštre de la ligne gĂ©nĂ©rale et de la ligne particuliĂšre du monument qu’on lui met entre les mains ; et qu’il sache habilement souder son gĂ©nie au gĂ©nie de l’architecte ancien. Vous tenez les communes en tutelle, dĂ©fendez-leur de dĂ©molir. Quant aux particuliers, quant aux propriĂ©taires qui voudraient s’entĂȘter Ă  dĂ©molir, que la loi le leur dĂ©fende ; que leur propriĂ©tĂ© soit estimĂ©e, payĂ©e et adjugĂ©e Ă  l’État. Qu’on nous permette de transcrire ici ce que nous avons dĂ©jĂ  dit Ă  ce sujet dans notre premiĂšre Note sur la destruction des monuments Il faut arrĂȘter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait. Qu’on la fasse. Quels que soient les droits de la propriĂ©tĂ©, la destruction d’un Ă©difice historique et monumental ne doit pas ĂȘtre permise Ă  ces ignobles spĂ©culateurs que leur intĂ©rĂȘt aveugle sur leur honneur ; misĂ©rables hommes, et si imbĂ©ciles qu’ils ne comprennent mĂȘme pas qu’ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un Ă©difice son usage et sa beautĂ©. Son usage appartient au propriĂ©taire, sa beautĂ© Ă  tout le monde, Ă  vous, Ă  moi, Ă  nous tous. Donc, le dĂ©truire c’est dĂ©passer son droit. Ceci est une question d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, d’intĂ©rĂȘt national. Tous les jours, quand l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral Ă©lĂšve la voix, la loi fait taire les glapissemens de l’intĂ©rĂȘt privĂ©. La propriĂ©tĂ© particuliĂšre a Ă©tĂ© souvent et est encore Ă  tous moments modifiĂ©e dans le sens de la communautĂ© sociale. On vous achĂšte de force votre champ pour en faire une place, votre maison pour en faire un hospice. On vous achĂštera votre monument. S’il faut une loi, rĂ©pĂ©tons-le, qu’on la fasse. Ici, nous entendons les objections s’élever de toutes parts Est-ce que les chambres ont le temps ? Une loi pour si peu de chose ! Pour si peu de chose ! Comment ! nous avons quarante-quatre mille lois dont nous ne savons que faire, quarante-quatre mille lois sur lesquelles il y en a Ă  peine dix de bonnes. Tous les ans, quand les Chambres sont en chaleur, elles en pondent par centaines, et, dans la couvĂ©e, il y en a tout au plus deux ou trois qui naissent viables. On fait des lois sur tout, pour tout, contre tout, Ă  propos de tout. Pour transporter les cartons de tel ministĂšre d’un cĂŽtĂ© de la rue de Grenelle Ă  l’autre, on fait une loi. Et une loi pour les monuments, une loi pour l’art, une loi pour la nationalitĂ© de la France, une loi pour les souvenirs, une loi pour les cathĂ©drales, une loi pour les plus grands produits de l’intelligence humaine, une loi pour l’Ɠuvre collective de nos pĂšres, une loi pour l’histoire, une loi pour l’irrĂ©- parable qu’on dĂ©truit, une loi pour ce qu’une nation a de plus sacrĂ© aprĂšs l’avenir, une loi pour le passĂ©, cette loi juste, bonne, excellente, sainte, utile, nĂ©cessaire, indispensable, urgente, on n’a pas le temps, on ne la fera pas ! Risible ! risible ! risible ! 1. Nous ne publions pas le nom du signataire de la lettre, n’y Ă©tant point formellement autorisĂ© par lui, mais nous le tenons en rĂ©serve pour notre garantie. Nous avons cru devoir aussi retrancher les passages qui n’étaient que l’expression trop bienveillante de la sympathie de notre correspondant pour nous personnellement. 2. Notre-Dame de Paris. 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S'il Est Comme Le Second Horizontal, C'est Qu'il Y A Beaucoup De Coups Comme Beaucoup Mot Invariable Comme Dehors » Ou Beaucoup » Comme Le Sort De Beaucoup De Ces Soldats Comme Son Homologue Masculin, Elle Se Fait Beaucoup Plus Soigner Avant La Consultation QuaprĂšs Il En Faut Beaucoup Comme Lui Pour Arriver Au Bar Roi Comme Ubu Mais Beaucoup Plus Vieux Comme Beaucoup En Ce Monde, Vous Pouvez Faire Une Croix Dessus Est EmployĂ© Comme Beaucoup Comme Beaucoup De Cubains Depuis Vendredi Saloperie Transmise, Comme Beaucoup De Saloperies, Par Une Saloperie De Moustique Fis Comme Beaucoup De TrĂšs Riches ï»żAccueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme des voix comme ça, hugo en a eu beaucoup — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies.

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