đž Long Voyage En Mer Au Sens Premier
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EnTerre-Adélie, sur la base française Dumont d'Urville, distante de 17000 km de la métropole. La Terre Adélie est la portion française de l'Antarctique située à 3000 km au sud de l'Australie. Elle compose - avec les disticts de Crozet, Kerguelen, Amsterdam-Saint-Paul, Iles Eparses - les Terres Au strales et Antarctiques Françaises (TAAF).
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Nouveauté: en 2022, le Voyage à Nantes se décline pour la premiÚre fois en hiver. LumiÚres, fanfares, gastronomie Jean Blaise, son directeur, nous dévoile quelques points forts de cet
Partiren mission de volontariat catholique, câest oser un projet un peu fou, mais tellement riche de sens ! HĂ©sitant, curieux, ou dĂ©jĂ dĂ©cidĂ©, peu importe votre Ă©tat dâesprit actuel, la premiĂšre Ă©tape est ouverte Ă tous : participez Ă une rencontre ! Les conditions pour partir avec Fidesco : avoir au moins 21 ans et ĂȘtre en
Laliste des auteurs est disponible ici. Un voyage est un déplacement effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel (tourisme) ou professionnel (affaires). Le voyage s'est considérablement développé et démocratisé, au cours du XXe siÚcle avec l'avÚnement de moyens de transports modernes et de plus en rapides et
Onvoit dans les exemples ci-dessous comment se tissent, dans la deuxiĂšme phase dâĂ©criture, lecture subjective et lecture distanciĂ©e. 2. Un travail de lecture Ă voix haute. Les Ă©lĂšves doivent choisir une musique et des parties du poĂšme Ă lire Ă haute voix, afin de faire entendre leur lecture personnelle du texte [ 5].
Traductionsen contexte de "long voyage en" en français-portugais avec Reverso Context : C'était un long voyage en voiture.
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Lasolution à ce puzzle est constituéÚ de 7 lettres et commence par la lettre P CodyCross Solution pour LONG VOYAGE EN MER AU SENS PREMIER de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "LONG VOYAGE EN MER AU SENS PREMIER"
Sansdoute la consĂ©quence de la prĂ©sence des Homo sapiens, premiers hommes «modernes». La premiĂšre Ă©tape est terminĂ©e. La seconde aura lieu plus tard, il y a 30 000 ans, lorsque lâhomme part Ă la «conquĂȘte» de lâAmĂ©rique, alors reliĂ©e Ă la SibĂ©rie, Ă lâextrĂȘme est de lâAsie. On pense quâil a pu arriver par la mer Ă
Traductionsde expression VOYAGE EN MER du français vers anglais et exemples d'utilisation de "VOYAGE EN MER" dans une phrase avec leurs traductions: Et on dit qu'un long voyage en mer est bon pour la santé.
3Kih. 192 croisiÚres plongées possibles - Affichage de 1 à 24 Argo10 nuits L'ARGO est un bateau de 40 mÚtres de long, disposant de tout une gamme d'équipements qui en fait l'expérience ultime pour tous les types de plongée, afin de découvrir au mieux les fonds des iles Cocos et Malpego. Cayman Ag 47 nuits L'excellente visibilité melee aux eaux calmes, chaudes et limpides ont fait des ßles Caiman une destination de premier choix dans la Mer des Caraïbes. Le Cayman Aggressor 4 explorer les plus beau tombants et épaves de Grand Cayman, Little Cayman et Brac avec 18 plongeurs maximum à son bord. Okeanos Ag 210 nuits Okeanos Aggressor 2 Anciennement Wind Dancer est un bateau qui a fait ses preuves autour de l'Ile de Cocos, c'est un bateau standard mais confortable pour cette longue traversée. L'experience et la gentillesse de son équipage sont les points fort de ce bateau. Il permet d'accueillir 22 plongeurs à bord. 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RecensĂ© Sylvain Venayre, Panorama du voyage 1780-1920. Mots, figures, pratiques, Paris, Les Belles Lettres, 2012, 650 p., 35 âŹ. Ărudite et monumentale, la somme livrĂ©e par Sylvain Venayre sur le voyage au XIXe siĂšcle donne un tableau concret dâun Ăąge dâor du voyage des derniers grands voyages dâexploration Cook, La PĂ©rouse et des balbutiements techniques de la vapeur autour de 1780 au sortir de la Grande Guerre et Ă la veille du tourisme de masse en 1920, le voyage subit une mĂ©tamorphose radicale. Lâouvrage retrace les Ă©tapes de cette Ă©volution, en Ă©vitant de faire de lâinnovation spectaculaire des transports Ă la moitiĂ© du siĂšcle la rupture qui en est souvent lâimage simplificatrice. Le chemin de fer de 1830 nâest pas plus rĂ©volutionnaire » que la diligence quelques dĂ©cennies plus tĂŽt et, pour le XIXe siĂšcle en particulier, le progrĂšs des routes fut aussi, Ă toutes les Ă©poques, celui de la libertĂ© » p. 35. Plus quâune nouvelle histoire des transports, du pĂšlerinage, du voyage savant ou du tourisme, ce livre dresse lâinventaire des maniĂšres de comprendre et de pratiquer le voyage au XIXe siĂšcle. Lâanalyse de ses mutations passe par celle des Ă©volutions sĂ©mantiques des mots qui lâont dĂ©signĂ©, et lâentreprise lexicographique fait Ă©merger les glissements du sens Ă la façon dâun dictionnaire historique de la langue. Corbiniste convaincu, lâauteur se place rĂ©solument dans lâĂ©tude des reprĂ©sentations. Ouvrages savants, religieux, juridiques et mĂ©dicaux, rĂ©cits de voyage mais surtout guides et manuels en tous genres [1] la mĂ©thode quâil applique aux 2500 documents consultĂ©s tient en une proposition, historiciser les mots pour dĂ©gager les grandes figures Ă©mergeant des pratiques. Lâexplorateur, lâenquĂȘteur, le curiste, le pĂšlerin dessinent ce qui se dĂ©fend dâĂȘtre un simple catalogue. En partant du constat que ces figures Ă la signification changeante se rĂ©fĂ©rent les unes aux autres, S. Venayre les articule entre elles et soutient que chacun construit son identitĂ© de voyageur en empruntant Ă plusieurs dâentre elles. Le mot figure » renvoie lui-mĂȘme autant Ă des sociotypes en mutation le baigneur » cĂ©dant la place Ă lâestivant » et le villĂ©giateur » au vacancier » dans les annĂ©es 1920 quâĂ des personnalitĂ©s, comme en tĂ©moigne le long index des noms de personnes. Humboldt y croise Jules Verne ou Baedeker, lâauteur des cĂ©lĂšbres guides, mais aussi des personnages moins illustres que dĂ©cisifs, comme le comte de Berchtold, pĂ©dagogue des voyages, ou Arthur Young, agronome anglais dont lâenquĂȘte commencĂ©e en 1787 sur les cultures en France servit la politique rĂ©volutionnaire. Affiche de la compagnie Paris Lyon MĂ©diterranĂ©e. © Cauvy Cauvy Entre typologie et synthĂšse le panorama » Tenter une histoire gĂ©nĂ©rale sans cĂ©der Ă la description de voyages particuliers, Ă propos dâune pĂ©riode oĂč prĂ©cisĂ©ment les maniĂšres et les raisons de voyager se spĂ©cialisent et se distinguent fortement les unes des autres, le pari est-il possible ? Tout en passant en revue les innombrables figures du voyageur, le livre sâefforce de les lier et de les soustraire Ă lâeffet de juxtaposition. S. Venayre refuse lâapproche typologique des voyages en fonction de leur forme, des moyens de locomotion employĂ©s, de leur destination ou de leur sociologie, prenant le contre-pied de lâitĂ©rologie [2] » Ă laquelle nous conviait Michel Butor et qui consisterait justement en une distinction des multiples dĂ©placements concatĂ©nĂ©s et Ă plusieurs Ă©chelles dont est fait tout voyage. LĂ oĂč Butor se donnait par le recours assumĂ© Ă la typologie lâoccasion de penser en plus du voyage classique lâexode, lâerrance, le dĂ©mĂ©nagement ou lâĂ©migration, lâouvrage ici recensĂ© se concentre malgrĂ© tout sur le premier lâaller-retour vers un but, quâil sâagisse dâexploration, dâaffaires, de salut ou de loisir. LâĂ©tude tend vers la synthĂšse, prĂȘtant attention aux grands Ă©quilibres statistiques, et vers la pĂ©rĂ©quation territoriale, Ă©vitant une histoire des seules reprĂ©sentations parisiennes. Lâhistoire des mots fait une place au voyage au fĂ©minin, point fort de lâouvrage, Ă travers Flora Tristan, Jeanne Dieulafoy et George Sand Ă lâabsence notoire dâAlexandra David-NĂ©el. Elle aborde ainsi la crĂ©ation du terme exploratrice ». Longtemps cantonnĂ©e Ă lâĂ©criture pittoresque et tenue Ă lâĂ©cart du discours savant, supposĂ©ment masculin, celle-ci Ă©merge Ă la fin du XIXe siĂšcle au moment mĂȘme oĂč lâexplorateur est perçu comme trop souvent sensationnaliste. Elle met alors Ă profit lâidĂ©e selon laquelle elle ne voyagerait quâen second, aprĂšs le temps forcĂ©ment viril de la dĂ©couverte, pour se voir reconnaĂźtre une prĂ©cision dans lâĂ©tude de rĂ©gions qui nâont Ă©tĂ© que repĂ©rĂ©es avant son passage, et une stature scientifique inĂ©dite. Clair et prĂ©cis, lâinventaire distingue, Ă©numĂšre et subdivise les Ă©volutions culturelles du voyage. Certaines figures se dĂ©composent ainsi en profils plus spĂ©cifiques, tel le curieux qui prĂ©sente trois avatars principaux, dĂ©finis en fonction de lâobjet qui les meut lâantiquaire ira Ă la rencontre de lâhistoire aussi bien dans les ruines de Rome que dans ces villes de France qui commencent Ă jouer de leur passĂ© particulier, tel Rouen, aller simple pour le Moyen-Ăge ; loin de privilĂ©gier lâItalie, lâartiste se tournera vers la GrĂšce ou lâAfrique du Nord, vers les musĂ©es partout en plein essor ou encore vers ces paysages qui remplacent lâatelier de Barbizon Ă Pont-Aven ; le naturaliste enfin, dĂ©laissant pour son herbier les faubourgs de Paris, partira en quĂȘte des Alpes ou des PyrĂ©nĂ©es pour les courses du Club Alpin français ou de la SociĂ©tĂ© de SpĂ©lĂ©ologie. Câest pourquoi le livre reste quelque part entre une vĂ©ritable synthĂšse et une simple typologie. Câest bien en ce sens un panorama, un point de vue dont la largeur ne compense pas la singularitĂ© ni lâancrage. Ă quelques excursions prĂšs, celui-ci reste dâailleurs français. Si lâon peine Ă distinguer lâinternationalisation extra-europĂ©enne du phĂ©nomĂšne touristique dans cette description de sa montĂ©e en puissance â dont tĂ©moigne le naufrage du Titanic â il faut imaginer la France comme le terrain limitĂ© Ă partir duquel une extrapolation de cette Ă©tude serait possible. Voyage et volontĂ© de savoir LâenquĂȘte sâorganise thĂ©matiquement autour de figures Ă©voluant sur lâensemble de la pĂ©riode, mais progresse insensiblement aussi bien dans une logique chronologique, des arts de voyager du XVIIIe siĂšcle Ă lâĂ©mergence du touriste. La pĂ©riode considĂ©rĂ©e correspond globalement Ă un inflĂ©chissement du voyage, de lâaristocratique vers le populaire, de la nĂ©cessitĂ© vers le plaisir, du normatif ou du savant vers le divertissant, du collectif vers lâindividuel et du sĂ©rieux au drĂŽle. Elle engage surtout un essor sans Ă©gal de pratiques hybrides et dĂ©multipliĂ©es du voyage, et si lâon en croit lâauteur, de plus en plus ambiguĂ«s. Lâauteur Ă©voque les rĂȘves culturels liĂ©s Ă lâidĂ©ologie du progrĂšs dĂšs le dĂ©but du XIXe siĂšcle la citĂ© planĂ©taire cosmopolite bĂątie sur les canaux et les tunnels de la modernitĂ©. La lutte libĂ©rale pour la libertĂ© de circulation prend le commis-voyageur pour hĂ©raut et la douane pour cible, mais derriĂšre le modĂšle mĂ©taphorique du sang et de la sĂšve se cache dĂ©jĂ toute lâambiguĂŻtĂ© de la libre circulation » des hommes et surtout des marchandises. DĂ©plaçant la question des voyages vers les colonies, lâauteur constate lâalliance de la conquĂȘte militaire et des voyages savants » et la confluence de discours liant voyage, commerce et colonisation. Câest ainsi que les tĂ©lĂ©communications ont pu ĂȘtre prĂ©sentĂ©es, jusquâau monde crĂ©pusculaire de Conrad, comme la route du progrĂšs moral vers la fraternitĂ© de tous les hommes, aussi bien par les missionnaires que par Jules Ferry. Alors que lâexploration gĂ©ographique est infĂ©odĂ©e Ă la colonisation de peuplement, nombre dâaffiches et de rĂ©cits de voyage se chargent de susciter lâexpatriation en vendant le rĂȘve de lâexploration, allant jusquâĂ construire un tourisme colonial [3]. Affiche de la compagnie Paris Lyon MĂ©diterranĂ©e AprĂšs un rappel sur les traditions du voyage formant la jeunesse modĂšles anglais et aristocratique du Grand Tour, français et dĂ©mocratique des compagnons du Tour de France, lâouvrage nous plonge dans les conseils au voyageur de la littĂ©rature apodĂ©mique. Souvent intransportables, alors mĂȘme quâils sermonnent leur lecteur sur la nĂ©cessitĂ© de mĂ©nager lâimprĂ©vu, ces arts de voyager sont des mines de clichĂ©s. Quâil soit curieux studieux, pĂšlerin recueilli ou curiste scrupuleux, la distinction dâavec le touriste qui ne voyage que pour son plaisir est une attitude qui rĂ©sume toute la pĂ©riode. La musĂ©ification des destinations et la conception des guides comme autant de livres sâadressant Ă lâartiste en tĂ©moignent. ModĂšle Ă©litiste de la connaissance du monde que le voyage semblait contester, le livre en reste le compagnon indispensable, non seulement parce quâil permet Ă ceux qui ne voyagent pas dâaccĂ©der dans des abrĂ©gĂ©s » aux choses vues par les autres, ou parce que le rĂ©cit de voyage Ă©volue vers le roman dâaventure destinĂ© aux enfants, mais parce que le simple fait de voyager requiert de lire pour chasser lâennui. Le va-et-vient permanent entre le paysage et le texte imprimĂ© » p. 190 est investi par la promotion publicitaire dĂšs avant que Hachette nâobtienne le monopole sur les bibliothĂšques de gare et la littĂ©rature du mĂȘme nom en 1852. Les voyages scientifiques Ă©voluent aussi, des grandes explorations maritimes et encyclopĂ©diques autour de 1800 aux expĂ©ditions chiffrĂ©es et spĂ©cialisĂ©es qui prĂ©lĂšvent toutes sortes de choses dans lâintĂ©rieur des continents â le blanc de la carte » â et de plus en plus encadrĂ©es par ministĂšres, acadĂ©mies et musĂ©ums. Mais alors que triomphe lâexplorateur trĂšs sensationnaliste de la fin du siĂšcle, le monde savant sâen dĂ©tourne, processus [âŠ] qui devait conduire au cĂ©lĂšbre incipit de Tristes tropiques [4] » p. 226. Beaucoup Ă©prouvent dĂšs le XIXe siĂšcle lâaporie du philosophe-voyageur puis de lâanthropologue lâeffacement par lui provoquĂ© de ce quâil vient observer. Si lâon voyage dans le temps en se dĂ©plaçant dans lâespace, lâanthropologue entend faire exister le prĂ©sent des autres en sây immergeant, plutĂŽt que dâidĂ©aliser leur passĂ© en le donnant pour Ă©ternel. Se sĂ©dentariser au milieu des autres en dĂ©passant le stade du voyage nâest pourtant pas toujours gage dâouverture, comme en tĂ©moignent le missionnaire ou le broussard, du nom du fonctionnaire colonial qui cristallise le futur expatriĂ©, celui qui se vante de connaĂźtre ces autres pour avoir vĂ©cu Ă cĂŽtĂ©, plutĂŽt que parmi eux. Alors que la photographie se gĂ©nĂ©ralise, il est dâailleurs de plus en plus frĂ©quent, comme le montre la figure de lâ archĂ©ologue », touriste affranchi des livres de lâantiquaire, que le voyageur rĂ©colte des donnĂ©es auxquelles il nâentend rien pour le compte de sociĂ©tĂ©s savantes sĂ©dentaires. Lâultime figure du voyage de connaissance est lâenquĂȘteur protĂ©iforme dĂ©pĂȘchĂ© jusque dans les bas-fonds » dâune sociĂ©tĂ© perpĂ©tuellement bouleversĂ©e. JusquâĂ ce que lâĂtat remplace ce voyageur trop subjectif par la statistique des prĂ©fets, le recensement ou lâĂ©tude du paupĂ©risme sont lâoccasion de cette science du gouvernement » p. 281 qui sâajoute au contrĂŽle du territoire. LâĂ©tude des changements moraux et politiques requiert lâacadĂ©mie des sciences correspondantes et le dĂ©placement in situ, gage dâauthenticitĂ©, dâobservateurs dont Tocqueville ou Lucien Leuwen sont des exemples variĂ©s [5]. Le grand reporter hĂ©rite dans les annĂ©es 1870 de ce rĂŽle avec pour principal objet dâĂ©tude » la guerre Ă lâheure oĂč le savant laisse le voyage au touriste. Naissance du tourisme le corps jouissant du voyageur En Ă©tudiant successivement curistes, pĂšlerins et touristes, le livre aborde un second ensemble centrĂ© sur le corps du voyageur. Il montre lâavĂšnement du plaisir au sein de pratiques qui sâen dĂ©fendent, estompant la frontiĂšre entre la rigueur mĂ©dicale ou la pĂ©nitence ecclĂ©siale et ce dĂ©sir de jouir qui est la meilleure dĂ©finition du touriste. Jouir nâexclut ni dâapprendre, ni de prier ou de se soigner, mais suffit de plus en plus Ă justifier en soi le voyage, cure et pĂšlerinage compris. Plus encore peut-ĂȘtre que toute pratique sociale et au-delĂ mĂȘme de ces cas prĂ©cis, le voyage du XIXe siĂšcle se mĂ©dicalise. Des discours sur lâexil et la nostalgie Ă la crĂ©ation de la mĂ©decine tropicale, lâauteur retrace lâhistoire passionnĂ©e de la physiologie des dĂ©placements, qui sâintĂ©resse aussi bien aux dĂ©sordres causĂ©s par la route quâaux aliĂ©nĂ©s voyageurs » qui rejouent la peur ancestrale du vagabond. Si lâantisĂ©mitisme fin de siĂšcle mĂ©dicalise la figure du Juif errant en nĂ©vropathe, la tendance est Ă recommander le changement de lieu en mĂȘlant indistinctement toutes les raisons de voyager que les mĂ©decins avaient avancĂ©es depuis des siĂšcles » p. 325. LâhygiĂšne invente donc les pratiques normĂ©es de la saison », pĂ©riode annuelle du raffermissement des chairs aux eaux minĂ©rales puis Ă la mer. Sur fond dâenrichissement rapide des villes thermales par cette frĂ©quentation dâĂ©lite, lâĂ©conomie prend le pas sur la guĂ©rison, le casino ou le golf nâĂ©tant jamais loin des thermes. Que le Voyage aux eaux des PyrĂ©nĂ©es 1855 dâHippolyte Taine devienne trois ans plus tard Voyage aux PyrĂ©nĂ©es, illustre bien lâarrivĂ©e du touriste que prĂ©pare cette thĂ©rapeutique du voyageur. Venayre en trouve le mot dâordre dans un guide de Vichy la SantĂ© par le plaisir ». Autre pratique normĂ©e, le pĂšlerinage subit la mĂȘme Ă©volution. Le dĂ©bat est vif quant Ă sa nĂ©cessitĂ©, Dieu pouvant ĂȘtre priĂ© partout. Sâil valorise le but et lâarrivĂ©e par opposition Ă la route assimilĂ©e Ă lâerrance, malgrĂ© ses dĂ©nĂ©gations et son vĆu de pĂ©nitence, lui aussi devient peu Ă peu le voyage dâagrĂ©ment dont il cherchait tant Ă se distinguer. On ne vient pas Ă Lourdes ou Ă Ars seulement pour retremper sa foi ». Le pĂšlerinage est mĂȘme le laboratoire dâun tourisme de masse avant la lettre, lâĂglise affrĂ©tant des trains spĂ©ciaux pour manifester publiquement son socle la foule des gens simples quâelle dĂ©place, seul miracle » tangible dont elle puisse se targuer. Le pĂšlerinage sâadressant aux sens des hommes, le mot dĂ©signe assez vite toutes sortes de voyages profanes, dâautant que la pastorale Ozanam en tĂȘte comme le rĂ©seau organisationnel guides, hĂ©bergement, transports prennent acte du double sens du voyage PĂšlerins de Lourdes, allez donc Ă Gavarnie ! » p. 398. Lâultime Ă©tape de cette institutionnalisation du plaisir est donc le touriste, figure grotesque et toujours autre â souvent anglais â dâun voyage qui sâindustrialise et se dĂ©mocratise » le verbe date dâalors, vers 1860. Jouir du spectacle du monde est son credo, le paradoxe Ă©tant quâil nâen a pas les moyens. Rodolphe Töpffer dĂ©peint avec sarcasme le troupeau » de ces curieux revendiquant lâimprĂ©paration livresque mais sillonnant la Suisse un itinĂ©raire Ă la main, un lorgnon sur la belle nature [6] ». Le Perrichon de Labiche nâest quâune des figures risibles de ce voyageur moyen, dĂ©pourvu des talents de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Du fait que le touriste apparaisse en mĂȘme temps que le sportsman, S. Venayre tire un questionnement passionnant sur le corps du nouveau voyageur, de plus en plus sĂ©parĂ© du monde quâil est venu sentir, par lâinterdiction de toucher, lâhabillement impĂ©nĂ©trable et lâhabitacle de la voiture. La vitesse des transports comme lâinvention du comfort » â anglais lui aussi â par lâindustrie des hĂŽtels, des agences de voyagistes et des articles Vuitton enveloppent en effet ce corps dans un circuit dâoĂč le monde disparaĂźt mais qui englobe son expĂ©rience. Or cette pratique standardisĂ©e sâouvre alors au plus grand nombre. Les plaisirains » profitent des trains bon marchĂ© pour dĂ©couvrir tel ou tel coin » de France, inspirant le mĂ©pris aux nostalgiques de la high life. Le dernier chapitre Ă©tudie la façon dont la littĂ©rature se voit confier la mĂ©moire de ce voyage nouveau, et par lĂ mĂȘme la rĂ©solution des fortes dĂ©ceptions de lâexpĂ©rience touristique. Câest le triomphe contradictoire du rĂ©cit de voyage littĂ©raire dont lâItinĂ©raire de Chateaubriand est le modĂšle. Stendhal exceptĂ©, le poĂšte voyage contre le touriste tout en lui traçant la voie. Il nâest lui-mĂȘme quâun touriste qui dispose de mots. Les mots du voyageur et le silence des humbles La fin du trimardeur », couverture du supplĂ©ment illustrĂ© du Petit Journal, 25 janvier 1914 BibliothĂšque Nationale de France Cette histoire sensible et lexicale du voyage nâest pas une histoire sociale. Faite avant tout de mots et plus attachĂ©e aux discours quâaux pratiques elles-mĂȘmes, elle laisse de cĂŽtĂ© une certaine substance du voyage, et notamment ses implications socio-environnementales. S. Venayre sâen explique, qui [nâignore] certes pas les motifs que la sociĂ©tĂ© impose aux voyageurs â ces buts Ă©conomiques, politiques, militaires, religieux, scientifiques, professionnels qui poussent les hommes et les femmes sur les routes » mais ne les [Ă©tudie] pas en fonction de la catĂ©gorie sociale Ă laquelle appartiennent les voyageurs » La misĂšre qui les pousse ou le danger auxquels sâexposent les travailleurs du voyage restent peu Ă©voquĂ©s, en quoi lâon sâinterroge sur une prĂ©sentation du voyage comme choix individuel, hors de toute dĂ©termination socio-Ă©conomique. Les gueux seraient-ils moins bavards que les Ă©lites ? Lâauteur a pourtant Ă©crit sur cette route des humbles, plutĂŽt pour en souligner il est vrai la composante imaginaire ou esthĂ©tique quâĂ la façon de Markus Rediker, qui Ă©crit lâhistoire sociale de la marine en rĂ©interprĂ©tant la piraterie comme opposition au capitalisme [7]. Parce quâil nâen a pas les mots et en dĂ©pit de sa pratique bien rĂ©elle, toujours est-il que le mĂ©canicien du train nâentre pas dans la galerie des figures. MĂȘme en sâen tenant Ă un plan lexicologique, on regrette un chapitre sur tous ceux qui travaillent et vivent sur les routes. Quelles sont les pratiques de la vadrouille, attestĂ©e dĂšs 1887 comme errance en quĂȘte de dĂ©bauche » puis en 1908 comme une promenade sans but prĂ©cis [8] » ? Routards et rĂŽdeurs sont les orphelins de cette histoire des mots au lexique sĂ©lectif. Sâil donne lâexemple de bandits de grand chemin qui se font passer pour des pĂšlerins dâoĂč la distinction entre bons » et mauvais », le livre nâĂ©voque quâen une page les forains, trimardeurs, vagabonds et chemineaux, ces oiseaux de passage dâun genre nouveau qui mĂȘlaient aux considĂ©rations religieuses et romantiques de lâexil un espoir inĂ©dit de rĂ©volution sociale » p. 82. Sâil rappelle quâun guide de voyage claironne Ă Belle-Ăle, pas de pauvres, pas de mendiants [9] », il ne nous apprend pas oĂč se rendent ceux-ci ni comment, qui vont pourtant donc bien quelque part. De mĂȘme insiste-t-il davantage sur la souffrance des monarques en exil que sur celle, donnĂ©e comme secondaire, des proscrits et des bagnards condamnĂ©s au long voyage » cf. pp. 304-305. Les bas-fonds » de la sociĂ©tĂ© sont bien prĂ©sents au titre de but du voyage des pionniers des sciences sociales qui les baptisent ainsi, lesquels se [dĂ©plaçaient] pour voir ceux qui, comme la nature elle-mĂȘme, ne voyageaient pas » p. 286. Si la synthĂšse foucaldienne dont se rĂ©clame S. Venayre suppose dâenvisager lâensemble des conceptions par lesquelles les membres dâune sociĂ©tĂ© donnĂ©e apprĂ©hendent les faits dont ils sont les acteurs » ne sont ici prĂ©sents ni les mots ni les choses des pauvres, eux-mĂȘmes devenus objets. Nulle trace des migrants ni du livret ouvrier. Or la sĂ©dentarisation des pauvres, vers laquelle tendent les politiques du contrĂŽle des migrations internes est loin dâĂȘtre acquise au XIXe siĂšcle â Ă lâimage du gentil chemineau repenti Diloy dans le roman Ă©ponyme de la Comtesse de SĂ©gur 1868. Y aurait-il un rĂŽle pour les arts et la littĂ©rature dans lâĂ©criture dâune telle histoire ? Lâhistoire culturelle laisserait-elle Ă la littĂ©rature â qui nâest faite que de mots â le soin de nous rendre prĂ©sentes les choses du voyage ? Lâiconographie est paradoxalement trĂšs prĂ©sente dans ce livre sans images. En plus des nombreuses affiches et publicitĂ©s qui sây trouvent analysĂ©es, lâexamen des reprĂ©sentations coloniales donne par exemple lieu Ă une restitution passionnante du dĂ©bat autour des Femmes dâAlger de Delacroix. Laissant ouverte la question de savoir si le peintre aux colonies est immoral » et ignorant » thĂšse de lâhistorien dâart Todd Porterfield qui le lit avec Edward Said ou sâil suggĂšre au contraire, depuis la domination coloniale qui rend le tableau possible, une rĂ©serve voire une critique de ses reprĂ©sentations selon Patrick Vauday, lâauteur le compare Ă Gauguin pour conclure Ă la complexitĂ© des attitudes individuelles des voyageurs du XIXe siĂšcle face Ă une situation coloniale dont ils pouvaient profiter sans nĂ©cessairement lâapprouver » De quoi rendre le lecteur curieux dâun prochain livre consacrĂ© Ă lâiconographie du voyage. Câest pourquoi nous aimerions, pour finir, suggĂ©rer les possibilitĂ©s dâune synthĂšse plus large encore dans lâĂ©tude du voyage. DĂ©crire les phĂ©nomĂšnes du voyage Ă la façon dont en rendaient compte les acteurs de lâĂ©poque considĂ©rĂ©e est un pari risquĂ© tant quâil fait confiance aux seules archives. Il se place alors en effet Ă la merci des seuls discours reçus, ceux des Ă©lites ou en tout cas ceux de la norme, que celle-ci soit prescriptive guides de voyage et manuels de conversation ou descriptive rĂ©cits de voyage au sens large. Le livre nâen est pas dupe et nous avait prĂ©venus de ce quâil montre magistralement la façon dont on dit le voyage est trĂšs diffĂ©rente de la façon dont on le pratique. En voulant saisir ce que lâon appelle voyage plutĂŽt que de partir des mobilitĂ©s existantes, lâouvrage grossit consciemment des phĂ©nomĂšnes qui ne relĂšvent en rien du voyage la villĂ©giature, rĂ©sidence itinĂ©rante qui ne met rien en branle. Son mĂ©rite heuristique est dâĂ©clairer alors tout ce que lâon nomme voyage par abus de langage, et de sâĂ©crire comme le pur reflet des mentalitĂ©s dominantes du XIXe siĂšcle. Il est dommage quâil nâajoute pas sa rĂ©ciproque Ă ce parcours du mot Ă la chose, excluant les pratiques innommĂ©es de voyages dont on peut supposer quâils restent jusquâĂ prĂ©sent innommables. Or nous vivons un moment de lâhistoire universelle que travaille encore Ă plein cette histoire moderne du voyage, ce qui nous engage Ă reconnaĂźtre la nĂ©cessitĂ© politique de cette synthĂšse. Remonter aux annĂ©es charniĂšres de la diffusion de la modernitĂ© occidentale Ă travers le monde sâavĂšre particuliĂšrement fĂ©cond pour comprendre ce qui voyage aujourdâhui, de maniĂšre plus ou moins plaisante. Joyeux bavards, les commis-voyageurs Potard et Godissart [10] sont les ancĂȘtres de SĂ©raphin Lampion et des VRP. Rien nâempĂȘche dâentrevoir les racines du tourisme sexuel dans lâimaginaire Ă©rotique inhĂ©rent Ă lâexotisme depuis le voyage de Bougainville en 1771, Ă©rotisme ambigu que relaye dâailleurs le rĂ©amĂ©nagement, au moins partiel, des relations sociales » y compris maritales dont sâaccompagne la villĂ©giature [11]. Le monde du XXIe siĂšcle commence tout juste, enfin, Ă mesurer ce que cet Ăąge dâor du voyage inaugure un profond changement dans le sentiment de la durĂ©e et lâĂ©paisseur de lâespace.
long voyage en mer au sens premier